Un film consacré à Hannah Arendt vient de sortir sur les écrans*. Ce m’est l’occasion de réfléchir sur les conditions de l'obéissance, telles qu’elle les évoque dans son livre Eichmann à Jérusalem – Rapport sur la banalité du mal. Elle montre que l’obéissance aveugle suppose une absence totale de pensée personnelle, et un crédit, une confiance ou une fiducia, accordés sans aucun partage à une Autorité supérieure, dont le bien-fondé n’est jamais mis en question. Déjà avant elle Stanley Milgram aux États-Unis avait fait des expériences dont il avait tiré les mêmes conclusions : on les trouve dans son ouvrage Soumission à l’autorité, dont Henri Verneuil s’est inspiré dans une séquence de son film I comme Icare. La leçon est que n’importe qui, s’il juge que ce qu'on lui demande est garanti par une compétence quelconque (scientifique, politique, etc.), peut se comporter en bourreau, et commettre les plus inhumains des actes ...
* Film de Margarethe von Trotta, sorti en France le 24 avril 2013.
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