Il existe encore, surtout aux USA, des platistes, qui croient que la terre est plate. Il y a d’abord les complotistes, qui disent que la rotondité terrestre fait partie des fausses nouvelles (fake news) propagées par exemple par la NASA, et que la photo de notre globe diffusée depuis l’espace est un leurre. Ensuite il y a les créationnistes, qui interprètent littéralement la Bible, où ils ne voient aucun passage disant que la terre est ronde. Les deux catégories ne croient pas non plus au réchauffement climatique, la première refusant cette idée parce qu’elle est soutenue encore par la NASA, et la seconde pensant que l’homme étant créé à l’image de Dieu, ce dernier ne pourrait permettre que sa créature ait un comportement si catastrophique.
Dans ces deux cas le croire vise une opinion que l’on professe. Lorsque la croyance va à l’encontre de ce que prouve toute la communauté scientifique, on peut bien parler de crédulité.
Mais il ne faut pas ici confondre la croyance avec la confiance ou la foi, qui sont tout autre chose. Le croire que n’est pas le croire en. Le Credo par exemple dit bien en son début : « Je crois en Dieu... » (en latin Credo in Deum), et non pas : « Je crois que Dieu existe » (qui serait en latin : Credo Deum esse). Il ne s’agit pas ici d’une opinion, mais d’un mouvement de l’âme. L’accusatif d’ailleurs (in Deum) marque bien une direction, celle vers laquelle se porte la confiance. Ce n’est pas un lieu où se reposer définitivement, comme dans une certitude (dans ce cas on aurait en latin un ablatif (Deo). Le grec aussi a ici un accusatif de mouvement : Pisteuô eis Theon.
C’est une belle chose que la foi ou la confiance. Elle est à la base d’ailleurs de toute la structure sociale, qui pour bien fonctionner a besoin d’une fiducia, d’un crédit minimal porté à tous les signes symboliques et systèmes représentatifs qui la sous-tendent. Dans notre vie aussi il est grave que la confiance nous abandonne : certains, à qui elle a été enlevée depuis leur enfance, ne s’en remettent pas.
Aussi la tentation est-elle grande de se replier sur la croyance, sur les sécurisations qu’elle donne. Cela va des opinions plus ou moins farfelues, comme celles susmentionnées, jusqu’à l’adhésion à des dogmes religieux que le catéchisme nous a inculqués. On oublie vite la parole évangélique, si profonde pourtant : « J’ai foi. Viens en aide à mon manque de foi ! » (Marc 9/24).
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