C’est un mouvement qui tire son nom du latin cornu copiae (corne d’abondance), en référence au mythe portant ce nom dans la mythologie gréco-latine. Il est fondé sur la croyance en des ressources planétaires illimitées et en des innovations futures et continues dues au génie de l’homme, qui arriveront toujours à résoudre les problèmes qu’il rencontrera. [Source : Wikipedia]
C’est donc un optimisme fondamental qui anime ce mouvement, et qui s’oppose au malthusianisme, selon lequel les ressources de la planète étant limitées, elle court à la catastrophe si son expansion démographique est sans limite.
Mais la foi en l’action humaine toute-puissante (techno-fidéisme) renvoie à deux sources qui ont également façonné l’idéologie de l’Occident. La Bible d’abord, et son premier livre (la Genèse) où l’homme est appelé à « remplir et soumettre la terre ». Et ensuite le mythe grec de Prométhée, bienfaiteur des hommes et ennemi des dieux, Titan qui vola le feu à Zeus pour amener l’homme à vouloir dominer le monde. Or l’Occident a bien vite oublié le châtiment qui lui fut réservé, et qui aurait dû lui inspirer de la prudence.
Les cornucopiens ont une foi aveugle en la technologie, que les faits historiques n’ébranlent pas. Tout à leur rêve utopique, ils ne reculent pas devant le recours au complotisme et aux « vérités alternatives ». Même si le risque d’épuisement des ressources planétaires a été prédit depuis longtemps (rapport Meadows, 1972), ils continuent à croire dans la possibilité de leur disponibilité infinie. Aujourd’hui par exemple un cornucopien comme Elon Musk veut pousser le pouvoir humain jusqu’à aller sur Mars.
À mon, avis, plutôt que de chercher à consommer continuellement des objets et d’étendre les possibilités de sa technique, l’homme ferait mieux de voir où sont ses vrais besoins. L’action n’est pas tout, il faut savoir se poser et respirer. Pourrait l’indiquer le message évangélique concernant les oiseaux du ciel et les lys des champs. Ils ne travaillent ni ne filent, mais rien ne les égale en vie et beauté. Avec cet éloge de la contemplation et du non-agir, on est aux antipodes du prométhéisme, ainsi que de la Genèse et de l’activisme effréné à quoi elle peut conduire. Car à force de vouloir soumettre la terre, bientôt il n’y en aura plus.
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