En mini-jupe, décolleté provoquant ou nombril apparent (crop top), répondant à un appel sur les réseaux sociaux, des lycéennes et collégiennes ont manifesté lundi 14 septembre contre la « tenue correcte » exigée par les règlements des établissements, qu’elles estiment sexistes. Elles ont réclamé le droit de s’habiller comme elles le veulent, et Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté et ex-ministre à l’Égalité femmes-hommes les a soutenues dans un tweet : « En tant que mère, je les soutiens avec sororité et admiration. » (Source : nouvelobs.com, 14/09/2020)
Je trouve non seulement que cette initiative n’a rien à voir avec ce que devrait être un vrai féminisme, mais qu’elle est aussi extrêmement imprudente. Elle témoigne d’une ignorance totale du fonctionnement masculin. Ce dernier est basé essentiellement sur la vue. Si pour la femme par exemple le toucher est important (le pôle haptique), pour l’homme c’est l’optique qui domine, ou ce qu’on appelle la « pulsion scopique ». Il y a là une différence anthropologique fondamentale.
À partir de là, il est absurde de vouloir une parfaite identité d’habillement entre les sexes. Les seins féminins par exemple ont pour l’homme un pouvoir érotique indéniable, et vouloir pour une femme se promener poitrine nue en arguant du fait que l’homme le fait aussi est méconnaître la différence essentielle des deux situations. On sait que les Femen ont fait de cette initiative leur étendard. Mais on ne peut pas banaliser la nudité féminine au même titre que la masculine.
Voici comment s’exprime une lycéenne de Terminale : « On en a marre que ce soit à nous de nous changer, de nous couvrir. C’est au regard des hommes de changer, ce n’est pas à nous de nous adapter. Ce mouvement, c’est une forme de rébellion face au règlement imposé par le patriarcat. »
Mais les hommes peuvent-ils changer toujours leur regard ? Je sais bien que comme dit l’Évangile l’impureté est dans le regard, et non dans la chose regardée (Matthieu 6/22 ; Luc 11/34). Dans l’absolu, rien du plus juste que cela. Mais aussi il faut être réaliste, et avoir ici une certaine prudence : que gagne-t-on à provoquer le Diable ?
Une autre lycéenne résume sa position ainsi : Nos tenues ne sont pas le problème. Le problème, c’est le harcèlement, les agressions et les viols. » Mais si ces derniers étaient favorisés précisément par les premières ?
Je viens de citer l’Évangile. À côté de celle concernant la pureté du regard, une autre sentence s’y trouve, et que devraient ici méditer nos provocatrices : « Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute ! » (Matthieu 11/6)
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