Cher Michel<br /> je suis tout à fait d'accord avec l'ensemble de ton texte. je me permets cependant de souligner, sans recherche d'originalité, quelques points qui me paraissent importants.<br /> Il ne faut pas oublier de prendre en compte, et au sérieux, qu'une guerre a été déclarée à l'Occident, son mode de vie, ses valeurs, sans distinction du positif et du négatif (question de point de<br /> vue, de toute façon); il est vrai que nous avons mal défendu et illustré ce à quoi nous disons croire, comme si cela était si solidement installé qu'il n'y avait pas lieu de l'entretenir, et de le<br /> critiquer. Dans ce corpus, la laïcité, bien sûr. Concept profondément original, très lentement et tardivement reconnu, après des siècles ensanglantés, toujours fragile. La France, pour des raisons<br /> historiques, en a choisi une version dure, si forte qu'elle a du mal à s'y conformer en tout; les autres pays occidentaux ou sous influence occidentale ont choisi des variantes douces (le Président<br /> des Etats-Unis prête serment sur la Bible, etc. ). Poussé à bout, le principe devrait impliquer que les opinions religieuses ne peuvent être jugées, encore moins attaquées: c'était l'attitude de<br /> nos professeurs, et je ne pense pas que cela ait changé. Je ne pense pas que Charlie, malgré un athéisme proclamé, ait dérogé à ce principe; mais telle n'était pas l'opinion de certains, de bonne<br /> foi ou non, je n'en sais rien. Certes, l'humour permet tout; mais il repose sur un contrat, une connivence qui ne se décrètent pas. Quant à la distinction des espaces public et privé, que<br /> devient-elle à l'époque d'internet ? Je laisse aux politiques, aux journalistes, aux penseurs, aux éducateurs le soin de déterminer ce qu'il faut faire: de toute évidence, le programme est immense.