Le président états-unien vient encore de se signaler par un comportement inadmissible, en évoquant dans un discours devant les membres et sympathisants de la NRA (National Riffle Association), puissant lobby de défense des armes à feu, les attentats terroristes survenus le 13 novembre 2015 au Bataclan et sur des terrasses de cafés parisiens. Il a prétendu que si les Parisiens avaient été armés ce jour-là, ils auraient pu immédiatement mettre en fuite les attaquants. Et pour illustrer ses paroles il a mimé les djihadistes prenant tout leur temps pour abattre une à une leurs victimes : « Boum, viens-là ! ; Boum, viens-là ! ; etc. » (Source : ouest-france.fr, 07/05/2018)
On reste sidéré devant tant de bêtise et d’indécence, et on se demande comment de telles paroles et un tel comportement histrionesque sont possibles de la part du chef d’un si grand État. Bien sûr il n’en est pas à sa première incartade, mais on se demande où il va bien pouvoir s’arrêter.
Les associations de défense des victimes des attentats se sont scandalisées, à très juste raison, de cette instrumentalisation des victimes, qui est une insulte à leur mémoire. Mais à ce jour notre Président est resté silencieux, peut-être pour ne pas désapprouver son récent et actuel « ami ».
Sur le fond, il est évident que la solution pour lutter contre des attaquants armés n’est pas la possession d’armes à feu. Elles sont en vente libre aux États-Unis, et c’est le pays où ces attaques sont les plus fréquentes. Pour faire face à celles qui ont eu lieu dans les établissements scolaires, Donald Trump a préconisé tout simplement d’armer les enseignants. C’est transformer un pays en champ de western, où la seule loi est celle du colt.
Je sais bien que le deuxième amendement de la constitution états-unienne permet à chacun d’être armé. Mais à l’origine il fallait que chaque état de l’Union pût se défendre contre les tentatives hégémoniques de l’état central. Aujourd’hui la situation historique a changé. Cependant le vieux réflexe perdure, et on le voit ici défendu, avec une innommable grossièreté.

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