Je reprends ici un texte que j'ai déjà publié le 12 septembre 2019 :
Il me semble depuis pas mal de temps affecter notre pays. On y constate une explosion des violences contre les policiers et contre les pompiers, et selon Le Figaro chaque jour ce sont plus de 110 représentants de l’État qui sont agressés en France. Il peut s’agir de fonctionnaires, comme des personnels d’accueil dans les administrations, d’enseignants, etc. Mais il y a aussi les intervenants dans les services de santé, médecins, infirmières, etc., très souvent objets de violences. Bref, tout ce qui se distingue du « peuple » d’une manière ou d’une autre, et qui devait bénéficier par son statut, quel qu’il soit, d’une présomption minimale d’autorité.
C’est cette dernière qui est en crise, on ne lui fait plus crédit. Or toute la structure sociale repose sur la croyance ou la confiance, la fiducia. Vient-elle à ne plus être accordée, et tout l’édifice s’écroule.
Pourtant elle était gagée sur un contrat tacite. Ainsi tout droit repose sur un devoir, et réciproquement tout devoir crée un droit. J’ai le devoir d’obéir au policier, et en contrepartie j’ai le droit d’être protégé par lui. Lui a le droit d’être obéi, et le devoir de me venir en aide si je suis attaqué. Il n’est donc pas de droit qui ne soit l’envers d’un devoir. Mais aujourd’hui l’irréflexion est telle que l’on ne songe qu’au droit, et jamais au devoir.
Peut-être mon exemple ici est-il mal choisi, car il y a des policiers qui excèdent leurs droits. Mais pourquoi alors s’en prendre à ces bienfaiteurs que sont, par exemple, les pompiers ? Là l’aberration est à son comble, et l’impression d’ensauvagement est évidente. Il suffit maintenant de porter un uniforme, ou incarner une Institution quelconque, pour être agressé. On ne veut plus déléguer à quiconque le pouvoir d’intervenir ès-qualités, on s’arroge le droit exorbitant de se faire justice soi-même, si d’aventure on se sent lésé. La crise de la représentation, bien visible actuellement, devient ainsi la porte ouverte sur l’anarchie.
Cette dernière est le règne de la pulsion immédiatement dominatrice. Il y a certes ici un manque individuel de réflexion, mais aussi une carence d’éducation, dont la tâche est de structurer la personnalité par l’intégration des frustrations. Cette dernière est nécessaire pour quiconque réfléchit un peu, car si elle disparaît, on revient à la loi de la jungle et à la sauvagerie primitive. Ce danger me semble, hélas !, présent aujourd’hui.

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