Ci-après, reproduite avec l'autorisation de son auteur, la recension faite de mon dernier livre par André Gounelle, qui paraîtra dans un prochain numéro du mensuel protestant libéral Évangile et Liberté :
Michel THÉRON, Méandres de l’amour. Éros et Agapè, Dervy, 2014
Cet ouvrage, très réussi, met au service d’une analyse psychologique très fine une vaste culture. Il décrit et décrypte les méandres, subtils et complexes, de l’amour à l’aide d’une multitude d’exemples tirés d’œuvres littéraires (y compris bibliques), musicales, cinématographiques et avec un art du langage qui le rendent beaucoup plus agréable à lire mais pas moins perspicace que les traités, souvent indigestes, des spécialistes en sciences humaines. Il ne verse ni dans une exaltation ni dans un désenchantement de l’amour, aussi peu réalistes l’un que l’autre. Dans une série de courts chapitres, l’auteur explore l’éros (l’amour de désir), puis l’agapè (l’amour de don) en évitant les caricatures et en se refusant à exclure ; il termine par une sagesse de l’amour ; la part de folie qu’il comporte n’élimine nullement la nécessité d’apprendre à en faire un bon usage.
Parmi quantité de notations intéressantes, je signale celle sur l’avenir comme composante de l’amour : vous êtes unis, disait la liturgie latine, non in matrimonio mais in matrimonium, autrement dit non pas dans le mariage mais pour le mariage, en vue du mariage ; le mariage n’est pas tant le début et le fondement du couple que le but ou l’objectif qu’il va poursuivre tout le long de sa durée (p. 130-134). J’ai relevé cette remarque en souvenir d’un débat que j’ai eu naguère avec M. Théron, dans un autre domaine, sur l’importance respective du passé et de l’avenir. Ce beau livre apporte beaucoup à son lecteur et l’aide à réfléchir.
© André Gounelle
(théologien,
doyen honoraire de la Faculté protestante de théologie de Montpellier)
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