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18 juillet 2010 7 18 /07 /juillet /2010 22:55

" (Textes libres)

Il y en a que la musique fait sauter, danser, rire, chanter. Moi, elle me fait pleurer.

Jour d’été et de feria dans ma petite ville camarguaise. Toutes les fanfares s’en donnent à cœur joie. Joie dans le cœur sans doute. Mais le mien à les écouter défaille, se brise, s’ouvre et se fend.

Et pourtant il y a le soleil de mi-jour et de mi-juillet, l’ombre mouvante des platanes sur le sol, sur les êtres et les visages, vrai tableau de Renoir. Ce soir, il y aura la novillada, puis les danseuses sévillanes. Je ferai des photos. Alors ?

C’est peut-être que comme là encore je ne suis que spectateur, et pas, ou plus, acteur. Pourtant, ai-je été un jour autre chose que spectateur de ma propre vie ?

De ces musiques s’éveille le souvenir des choses passées. Visage aimé, puis perdu. Promenades. Arles, le Rhône, et puis les cimes, mes chères Pyrénées. Tous ces lieux, certes, j’y reviendrai. Mais à ces moments ?

De dos, je la vois jouant. Blonde, son corps rythmant les sons. Retourne-toi, que je continue mon rêve. Oui, belle sans doute derrière ses lunettes de soleil. Et jeune, jeune surtout, alors que je me fais, ou défais, vieux. Elle rejoint d’autres visages encore, entrevus et non interpellés, dans le silence de mes fictions.

Certes elle aussi vieillira. Ce qu’elle deviendra évidemment je n’en sais rien. Mais que d’êtres j’ai aimés qui ne l’ont jamais su !

L’avenir est clos. A-t-il jamais été ouvert depuis mon enfance ? Ai-je jamais touché les choses ?

La musique, elle, me touche et me réduit. D’autres, elle les séduit. Voudrais-je être à leur place. Sans doute non.

Ils s’amusent ou s’étourdissent, je ne sais. Libre à eux bien sûr. Éparpillez-vous donc, je descends dans mon abîme. Tel, immobile et solitaire, l’épervier se moque des moineaux qui piaillent.

Mais la musique éclate plus fort, éclaboussant mon deuil. Elle rejoint tels rares moments déjà connus d’éternité, et aussi de silence. Je dois fermer les yeux et cesser de penser. Ce n’est plus de moi qu’il est question. Comme si à tel niveau d’intensité il convenait de s’abolir, comme si au fond rien n’avait d’importance.

 

  © M.T. - 2010

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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 22:29

µ(Photographies) 

Les deux photographies qui suivent sont prises à partir d'un seul jet d'eau. Simplement celle de gauche est prise en vitesse lente, et celle de droite à très haute vitesse. Corrélativement, à gauche il y a plus de profondeur de champ qu'à droite, ce qui accentue encore la différence entre les deux photos. On peut donc parler de Jets d'eau (au pluriel). Le monde n'est que prétexte à images, toutes différentes, et il n'a aucune réalité intrinsèque valable pour tous.

 

Jets d'eau (1)Jets d'eau (2)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

Couverure du Style par l'image

Cette comparaison est la matière d'un chapitre de mon livre : Le style par l'image (voir à droite la rubrique : Mes ouvrages)

 

 

 

 

Ci-joint un lien qui mène à un fichier PDF, qui reprend un extrait de ce chapitre et en développe la problématique. Cliquer sur : Jets d'eau. 

 

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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 21:30

" (Textes libres)

(Coup de sonnette)

Le garçon sage – Qui est là ?

Les fillettes – Nous. Nous voulons jouer avec toi.

Le garçon sage – Mais qui êtes-vous ?

Les fillettes – Peu importe. Est-ce que tu nous laisses entrer ?

Le garçon sage – Et d’où venez-vous ? Quels sont vos parents ?

Les fillettes – Tu crois que c’est important ? Vois comme on va bien s’amuser…

Le garçon sage – Avez-vous au moins l’autorisation de venir ? Ne vous êtes-vous pas échappées ?

Les fillettes – Tu nous ennuies. Allez, ouvre-nous.

Le garçon sage – Pas tant que je sache d’où vous venez, qui vous êtes, pourquoi vous êtes là, ce qui vous pousse à venir vers moi.

Les fillettes – Mais pourquoi es-tu si plein de méfiance ? Tu te gâches la vie…

Le garçon sage – Je n’aime pas être surpris, j’aime bien savoir à qui j’ai affaire, avec qui je peux jouer. Des fois où je me tromperais…

Les fillettes – (vexées et tournant le dos) Alors maintenant c’est trop tard. Tu joueras tout seul, tant pis, on s’en va.

Le garçon sage – Mais dites-moi au moins votre nom…

Les fillettes – (de loin, et riant) Nous sommes les Idées, et qui veut s’amuser avec nous n’a pas à en savoir davantage. Nous allons chercher quelqu’un de moins méfiant, et de plus joueur…

 

(4 septembre 2001,
en pensant à M. D.,
professeur d’université
)

 

© M. T. - 2010

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  • Agrégé de lettres, professeur honoraire en khâgne et hypokhâgne, écrivain, photographe, vidéaste, chroniqueur et conférencier (sujets : littérature et poésie, stylistique du texte et de l'image, culture générale et spiritualité).
  • Agrégé de lettres, professeur honoraire en khâgne et hypokhâgne, écrivain, photographe, vidéaste, chroniqueur et conférencier (sujets : littérature et poésie, stylistique du texte et de l'image, culture générale et spiritualité).

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