Elle est recherchée par nos contemporains, qui y voient un canon essentiel de la beauté physique. On notera néanmoins que ce canon a considérablement évolué au fil des siècles, au point que le mot « embonpoint », qui aujourd’hui est péjoratif, était autrefois, comme l’indique son étymologie, laudatif.
Dans cette recherche obstinée de la minceur, tous les moyens sont bons. Ainsi un médicament indiqué dans le traitement du diabète de type 2, l’Ozempic, dont la capacité est de faire perdre du poids, a-t-il été détourné, par les stars et sur les réseaux sociaux, pour faire maigrir rapidement. Mais ce faisant on ne s’est pas avisé d’un des ses effets indésirables nettement visible ensuite : un visage et des fesses décharnés, qui sont la conséquence précisément d’une perte de poids très rapide. On a oublié que c’est la graisse qui donne aux formes du corps le modelé qui le rend esthétique, et que son absence est ce qui le rend repoussant. Cela peut aller jusqu’à la sarcopénie pathologique. En somme, dans la recherche de la minceur, l’acharnement a abouti au décharnement. (Source : nationalgeographic.fr, 08/05/2024)
Mais pour pallier l’inconvénient du « visage Ozempic » (c’est ainsi qu’on appelle ce phénomène), il ne reste plus qu’à faire appel à la chirurgie esthétique. Ce dont ne se privent pas non seulement les stars, mais encore le grand public, toujours ébloui par le mirage de la beauté. Et on sait ensuite quels effets pervers peuvent avoir ces opérations. Elles ne réussissent pas toujours, et dans le cas d’un échec les conséquences peuvent être très graves, et irréversibles. On connaît le cas du film dystopique Brazil, où beaucoup de femmes richissimes ne peuvent se présenter aux regards que la tête emmaillotée de pansements, signes de l’échec des interventions qu’elles ont subies.
On voit donc qu’il est vain de prétendre porter un remède à une situation, quand cette dernière est elle-même le résultat d’une folle volonté d’amélioration débordée par ses conséquences. On ne fait alors qu’empiler problème sur problème. Quand les êtres humains cesseront-ils d’interroger avidement leur miroir, pour y scruter les moindres signes, comme fait la Reine dans Blanche-Neige ? Quand cesseront-ils d’espérer en une jeunesse éternelle, dont on sait, par exemple depuis Faust, qu’elle est un mythe ?
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