Pourquoi ne se suffit-on pas à soi-même ? Bien sûr, il y a en nous ce « terrible désir d’établir un contact » dont parlait Catherine Mansfield. Mais si on y réfléchit il est très égocentré. On cherche bien souvent dans les autres une béquille pour continuer à marcher dans le chemin de la vie, une prothèse qui protège. De quoi ? De l’incapacité à se faire face à soi-même, en solitude. « Tout le malheur de l’homme, disait Pascal, est qu’il ne sait pas demeurer en repos dans une chambre. »
Alors il se sépare de lui-même, il s’en détourne ou « divertit ». C’est le sens propre de ce « divertissement » dont a parlé le même Pascal. Voyez les petites annonces des Rencontres dans les journaux : « N’en pouvant plus de solitude, cherche l’âme sœur, etc. » Mais cela fait des mendiants d’affection, des « clodos du cœur », et je doute que la rencontre puisse aboutir à un vrai partage avec l’autre ...
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