Ce néologisme est un mot-valise formé en 2015 à partir de Smartphone et de zombie. Il désigne un piéton ayant les yeux rivés à son téléphone mobile au point de négliger son environnement immédiat et ne pas faire preuve de l’attention requise pour sa propre sécurité et celle des autres (Source : Wikipédia).
Cette pratique est extrêmement risquée : en France, 475 piétons traversant la rue en ne regardant que leur portable ont été tués en 2018. Pour remèdes, on a imaginé des bandes lumineuses clignotantes disposées à même le sol dans les endroits-clés, comme les carrefours. Ou bien des avertisseurs sonores, ou des pancartes portant : Look up ! (Regardez en haut !). Dans le cas le moins bienveillant, on a décidé d’infliger des amendes à ces inconscients (Source : Francetvinfo.fr, 23/04/2019).
C’est un curieux spectacle que de voir dans les rues ces cortèges de marcheurs fixant leur petit écran de façon totalement égocentrée et ne s’occupant de rien d’autre autour d’eux. On y soupçonne une vraie pathologie : on croirait voir les déambulations de schizophrènes éteints dans les couloirs d’un hôpital psychiatrique. On pense aussi, par association verbale et pour caractériser ces individus, à ces monades sans portes ni fenêtres, enfermées en elles-mêmes et coupées totalement de l’extérieur, dont Leibnitz a parlé dans sa Monadologie.
C’est d’une vraie addiction qu’il s’agit. Viendraient-ils à être séparés de leur portable, à le perdre, qu’ils seraient totalement désemparés. Cette aliénation se nomme, au moyen encore d’un néologisme apparu en 2008, nomophobie, de l’anglais no mobile-phone phobia, désignant l’angoisse d’être séparé de son téléphone mobile, prothèse qui protège (Source : encore Wikipédia).
On aurait pu penser que les moyens modernes de communication auraient pu rompre l’isolement des hommes. Mais c’est le contraire qui se produit. On consulte son petit écran, on pianote sur son clavier, et on ne voit pas le voisin à côté de soi. Il suffit d’en faire l’expérience dans un quelconque transport en commun, qui n’a plus de « commun » que le titre, les passagers perdus chacun dans sa bulle s’ignorant totalement les uns les autres. Évidemment la courtoisie n’y gagne pas.
Solipsiste et autistique, le zombie moderne a perdu cette belle convivialité dont parlait Ivan Illich. Et parfois comme dans le cas présent il risque sa vie – ou ce qui lui en reste...

***
Pour voir l'ensemble de mes livres sur le site de mon éditeur BoD, en lire un extrait, les acheter, cliquer : ici.
Notez qu'ils sont aussi tous commandables en librairie, et sur les sites de vente en ligne (Amazon, Fnac, etc.).
commenter cet article …