J’ai pris connaissance de l’homélie prononcée le 15 juin dernier par Mgr Aupetit, archevêque de Paris, lors d’une messe célébrée dans la cathédrale Notre-Dame, pour la fête de sa dédicace. Et j’ai été consterné par ce que j’ai lu. Voici : « Peut-on vraiment, par ignorance ou par idéologie, séparer la culture et le culte ? L’étymologie elle-même nous montre le lien fort qui existe entre les deux, et je le dis avec force : une culture sans culte devient une inculture. » (Source : Lavie.fr, 15/06/2019)
Autrement dit les agnostiques et les athées ne savent pas ce qu’est la culture, n’y ont pas accès et sont effectivement des incultes. Ce cléricalisme est terrifiant d’exclusion et de fanatisme (ce mot créé à partir du latin signifie : défense du Temple – fanum). On se demande quelle mouche a piqué ainsi notre archevêque, pour l’amener à prononcer un discours si agressif.
Je sais bien que la culture inclut bien souvent la connaissance de l’héritage religieux. En tant qu’ancien professeur, j’ai bien vérifié auprès de mes étudiants que la littérature et l’art, pour être bien compris, impliquent cette connaissance. Mais une chose est d’être au courant, et une autre est d’approuver. C’est faire bon marché de l’examen critique, qui est l’honneur de tout enseignant digne de ce nom, et qui sépare ses cours du catéchisme.
Voyez encore comment Mgr Aupetit glisse dans son homélie de la stigmatisation de l’ignorance à celle de la laïcité : « Et si je parle d’inculture, il n’est qu’à voir l’ignorance religieuse abyssale de nos contemporains, en raison de l’exclusion de la notion divine et du nom même de Dieu dans la sphère publique, au nom, soi-disant, d’une laïcité qui exclut toute dimension spirituelle visible. » (même source)
Eh bien, malgré lui, je défendrai jusqu’au bout la « soi-disant » laïcité, quand elle est bien comprise, c’est-à dire non combattante et non « laïcarde ». Et quant à l’exclusion du nom de Dieu de l’espace public, qu’il déplore, je rappellerai ce que se dit Julien Sorel dans sa prison, à la fin du roman de Stendhal Le Rouge et le Noir : « Comment, dès qu’on sera trois ensemble, croire à ce grand nom de DIEU, après l’abus effroyable qu’en font nos prêtres ? » (II, 44)

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