J'ai toujours pensé que ce ne sont pas celles qui nous sont imposées par la biologie et les liens du sang, mais celles que l'on choisit librement et au sein desquelles on trouve un amour effectivement partagé. Je viens d'être conforté dans cette pensée en ayant vu hier soir, sur Arte, le film d'Hirozaku Kore-eda, Une affaire de famille (lien), qui a obtenu la Palme d'Or au Festival de Cannes 2018.
De même que le vrai Père n'est pas le père selon la chair, mais celui qui adopte l'enfant, comme je l'ai signalé hier (lien), de même la vraie famille est une famille aimante, comme on le voit dans le film. Elle "adopte" une petite fille, l'élève et la fait grandir. Peu importent alors ses parents réels, qui dans le film sont décevants parce que dépourvus d'amour. Sa vraie famille est ailleurs.
L'amour que l'on porte à sa famille est pour moi basé sur le choix qu'on en a fait. Cela s'exprime très bien dans le mot français dilection, qui vient du latin diligere, choisir (voyez aussi : élection).
J'ai défendu ce type d'amour dans mon livre Savoir aimer - Entre rêve et réalité (lien). J'ai montré qu'à côté de l'amour de désir ou de passion (éros), de l'amour de bienveillance (agapé) et de l'amour d'amitié (philia), il y a, couronnant les deux derniers, l'amour de choix (dilectio), dont l'amour qu'on a pour la famille qu'on s'est choisie librement est un bel exemple. Les liens n'y sont pas imposés au départ, mais à créer.
A l'inverse, voyez ce que dit Eluard de Violette Nozière, meurtrière de ses parents : "Elle a brisé l'affreux nœud de serpents des liens du sang."
Voici maintenant un texte, mis sur un autre site, où j'expose tout cela :
Profils de libertés - Familles spirituelles
Familles spirituelles " Si quelqu'un vient à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, ... il ne peut être mon disciple. " (Luc 14/26) La fam...
https://prolib.net/pierre_bailleux/spiritualites/211.035.spiritualite.theron.htm