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est le fait d’imposer à chacun une façon unique de penser et de se comporter.
Un exemple nous en est fourni par la Suède, où un lobby féministe influent fait pression pour que la société ne soit pas seulement sexuellement égalitaire, comme on pourrait s’y attendre, mais bel et bien neutre. Ainsi les parents sont-ils invités à choisir n’importe quel prénom pour leur enfant, sans tenir compte de son sexe : par exemple on pourrait appeler une fille Jack, et un garçon Lisa (Source : Slate.fr, 27/05/2012).
Désormais les prénoms unisexes, qu’on dit en grammaire épicènes, comme Dominique, ou Claude, etc., ne suffisent pas. Il faut aller plus loin, et tout « neutraliser ». Ainsi on veut que les pronoms « il » ou « elle » (« han » et « hon » en suédois) soient remplacés par pronom neutre, « hen », pour parler d’une personne sans mentionner son sexe.
Rien n’arrête cette tendance. La fédération suédoise de bowling a annoncé son intention de fusionner les tournois féminins et masculins afin de neutraliser ce sport. Des politiciens socio-démocrates ont proposé l’installation de toilettes neutres pour que les citoyens ne soient plus obligés de se catégoriser en dames ou messieurs, etc.
Mais va-t-on « neutraliser » l’haltérophilie, ou la boxe ? On en sourirait si on n’y voyait une intention d’imposer à tout le monde une même façon de voir, qui est le propre même du totalitarisme. Derrière tout cela se profile un fanatisme normatif inquiétant.
Ainsi les Verts suédois ont-ils suggéré la mise en place de « pédagogues du genre » dans toutes les écoles maternelles de Stockholm, afin qu’ils puissent agir en « chiens de garde » du processus de « neutralisation ». Sinistre vocabulaire policier !
Et pauvres enfants, à qui on veut enlever leurs petites autos, s’ils sont des garçons, ou leur landau, s’ils sont des filles ! Les dégâts psychologiques sont incalculables : on va culpabiliser le choix de tel ou tel jouet, sous prétexte que plus tard cela sera source de stéréotypes !
Et si l’enfant est porté naturellement vers ce qu’on lui interdit, au nom de quoi faire cette interdiction ? Si un petit garçon veut s’habiller en pirate, et une petite fille en princesse, qui suis-je pour les en empêcher (comme dit le pape pour les homosexuels candidats au mariage !) ? Qui suis-je pour jeter la confusion dans ces petits esprits, si fragiles encore ? Ce funeste lobby liberticide, qui peut déteindre chez nous, ne fait qu’opérer un nouveau Massacre des Innocents !
Article paru dans Golias Hebdo, 6 mars 2014
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Les textes composant cet ouvrage sont tous parus, sous leur forme initiale, dans un journal hebdomadaire. Ils concernent des sujets d'actualité étranges, bizarres, insolites, souvent amusants, mais se prêtant toujours à un commentaire philosophique. Ils peuvent servir de points de départ pour la réflexion individuelle du lecteur, mais aussi ils peuvent alimenter des débats thématiques collectifs (cours scolaires, cafés-philo, réunions de réflexion...).
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