C’est un acharnement à défendre la laïcité. Il est souvent déraisonnable, comme on vient de le voir aux Sables d’Olonne. Sur injonction du Conseil d’État saisi par la fédération de Vendée de la libre pensée, une statue représentant l’archange saint Michel va être enlevée de la place publique où elle était. Elle sera déplacée de quelques mètres sur une parcelle vendue à la paroisse du quartier par la municipalité de la ville. Elle se verra exactement de la même façon, et finalement cette histoire clochemerlesque vérifie bien il me semble l’adage : Beaucoup de bruit pour rien. (Source : BFMTV.com, 28/08/2023)
Le zèle iconoclaste de certains laïcards n’a pas de limites. Il rencontre une tendance contemporaine, incarnée par le wokisme états-unien, dont les adeptes veulent détruire tout ce qui contrevient à leur idéologie. On parle aussi de culture de l’effacement, ou Cancel culture. C’est un terrorisme intellectuel, propre d’ailleurs à tout mouvement totalitaire, tel celui de nos révolutionnaires de 1789, qui se sont acharnés à faire disparaître de l’espace public tout ce qui pouvait rappeler la Royauté. Comme dit l’Internationale : « Du passé faisons table rase !
Il est curieux qu’on veuille ne plus voir ce qui choque, plutôt que d’essayer de le comprendre. La culture à laquelle on appartient risque fâcheusement de s’appauvrir, se vider de sa substance. Que gagnera-t-on par exemple, au nom de la laïcité et sous prétexte de le choquer personne, à transformer les vacances de Noël en vacances d’hiver ; celles de Pâques en vacances de printemps, etc. ? Noël et Pâques recèlent un imaginaire fort, source d’enrichissement certain, même dans une société agnostique, sécularisée.
Je dirai même plus : surtout dans ce type de société, qui a perdu par ailleurs maints de ses repères. Les religions s’effaçant de plus en plus tant que telles, la tâche est d’explorer leur héritage. On peut les voir aujourd’hui comme des psychothérapies. Comme exemple je peux prendre notre pauvre saint Michel objet de contestation. Qui ne voit que sa statue qui le montre terrassant le Dragon peut être vue comme une admirable allégorie du moi conscient triomphant de l’inconscient toujours menaçant, du ça freudien ou de l’ombre jungienne ? Mais encore faut-il avoir la possibilité de le contempler et d’y réfléchir, ce que n’ont pas fait les libres penseurs vendéens.
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