Le milliardaire Elon Musk vient de déclarer à Fortune que bientôt le travail deviendra un hobby. Cette prédiction s’appuie sur ces constatations simples.
Une révolution sociétale d’abord. Il y a chez nos contemporains occidentaux un choix pour le « bien-être », la vie personnelle étant préférée à la vie professionnelle. On a parlé à cet égard, à propos de l’après-Covid, de la « Grande démission ». Cette injonction de bien-être est d’ailleurs, semble-t-il, une des causes de l’effondrement de la natalité, l’individu préférant profiter de la vie plutôt que la transmettre.
Ensuite et surtout une révolution technologique. L’intelligence artificielle va tout simplement supprimer une large partie des emplois de « bureaux », et une large partie des emplois industriels à travers son utilisation dans la robotique. Certains prévoient une disparition de 35% des emplois, d’autres jusqu'à 65%. Mais dans tous les cas, une partie massive du travail va s’évaporer.
Certains s’effraient de cette perspective, arguant qu’il va falloir tout remettre à plat et réinventer : l’économie, le capitalisme, le travail ou ce qu’il en restera, les revenus, la consommation. La sacro-sainte croissance y résistera-t-elle ?
Mais personnellement je ne suis pas mécontent de cette perspective, pensant à ce Droit à la paresse défendu par Lafargue, ou à cet Éloge de l’oisiveté formulé par Huxley. Une vie plus sobre en tout cas ne me déplairait pas, pas plus que la disparition du capitalisme et de sa fille, la surconsommation.
Simplement je note deux choses : la prédiction d’Elon Musk ne concerne que le mode de vie occidental, le reste du monde étant composé de soutiers qui s’échineront au travail dans les flancs du navire pendant que des privilégiés s’amuseront sur le pont. C’est là quelque chose qu’il faut prendre en compte. Et ensuite il ne faudrait pas que ces privilégiés, pour fêter stupidement la fin du travail, achèvent de détruire la planète en la polluant par le sur-tourisme et les déchets qu’ils y laissent.
commenter cet article …