Il déverse aujourd’hui son agressivité, à l’image de la brutalisation généralisée qui affecte nos mœurs. Ainsi j’ai appris qu’un présentateur de la Météo sur BFMTV a été pris à partie, sur le réseau social X, par des internautes à qui les prévisions qu’il avait énoncées, faisant état d’une canicule prochaine, ne convenaient pas. (Source : leparisien.fr, 16/06/2025)
Ce réseau social est coutumier des effets de meute et de lynchage, ce qui a fait dire au pauvre présentateur victime : « Les insultes attirent les insultes, comme un nid de guêpes. » Beaucoup de climatologues et de scientifiques ont d’ailleurs quitté la plateforme, constatant qu’on ne peut décidément plus y parler de changement climatique d’origine humaine (anthropique). C’est une expression censurée, un mot tabou, comme cela l’est pour l’actuelle administration états-unienne. Ou bien, pour les climato-sceptiques et complotistes, c’est une fiction, qu’ils dénoncent comme faisant partie des fake news.
Pourtant il suffit un seul instant de sortir de chez soi et d’affronter la fournaise de l’extérieur pour s’apercevoir que la canicule est bien là, qu’il ne s’agit pas là d’une opinion (discutable), mais d’un fait (réel, avéré). On ne comprend pas comment on peut le nier. Ou plutôt si, on voit le motif qui pousse à le faire : la volonté d’un aveuglement confortable. On fait l’autruche parce qu’on y trouve refuge et on s’y sent rassuré, et on nie tout ce qui apporte contradiction, à commencer par les prophètes qu’on dit de mauvais augure. On les persécute, comme Cassandre, parce que la vérité est insupportable à affronter. C’est finalement un réflexe de petit enfant : une néophobie, un refus de ce qui contrecarre le désir immédiat de ne pas changer sa conduite et son mode de vie, pur caprice au fond, égocentré et puéril.
L’agressivité vient toujours d’un sentiment de faiblesse. Elle est causée ici par une incapacité à affronter le réel, qu’on ne veut pas voir parce que trop dérangeant. On fait peur aux autres quand on a peur au fond de soi. Sénèque le dit très bien : Toute cruauté vient de la faiblesse (Omnis ex infirmitate feritas est). Le problème est que ceux qui sont lucides au contraire paient le prix de la confrontation avec ce genre de personnes. Comme dit Guy Béart dans sa chanson La Vérité (1969) : « Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté. »
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