J’ai donné une attention particulière aux informations qui ont été données dans le Journal de 20H, le samedi 27 août dernier, sur France 2. D’abord on s’est longuement félicité de la reprise de la fréquentation touristique sur notre territoire, incluant celle des étrangers (supérieure même, a-t-on dit, à ce qu’elle était avec la crise du Covid). Le ton en était totalement triomphal, tout le monde convenant que l’été avait été très beau. Ensuite, après une enquête sur la consommation, il y a eu une information, sur le mode du péan, sur le lancement d’une fusée états-unienne à destination de la lune. Bref, tout le monde était pleinement content de la journée qui s’achevait. Et le monde d’après, comme on disait au temps de la crise sanitaire, ressemblait beaucoup au monde d’avant. On y va continuer à prendre l'avion, à faire marcher la climatisation, etc.
Mais cette édition a totalement passé sous silence d’autres rappels, ou informations dont je n’ai eu connaissance que par la radio. D’abord le « bel été » a été suffocant pendant plus de deux mois pour beaucoup, qui évidemment ne l’ont pas trouvé tel. Et les canicules successives ont été accompagnées de méga-feux, ainsi que de catastrophiques inondations, dont la dernière a causé plus de 1000 morts au Pakistan, le jour même où cette édition du JT a été diffusée, et dont je ne peux croire que la rédaction n’ait pas été informée. Tous ces cataclysmes, au surplus, étant appelés à cause du changement climatique à se reproduire à l’avenir de façon inéluctable.
Quant à l’enthousiasme soulevé par la fusée lunaire, que pèse-t-il à côté du bombardement de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijia, où risquent de se produire maintenant incendies et fuites radioactives ? Là encore, cette information pourtant essentielle a été passée sous silence.
Il est humain de vouloir « faire l’autruche », ne pas vouloir voir ce qui nous fâche. Mais venant d’un média public, obligé à l’information complète, cette politique est éminemment contestable. Avec la rétention de certaines dépêches, le décervelage n’est pas loin. Ne veut-on pas gâcher les retours de vacances ? Soit ! Dormez, braves gens, mais attention à votre réveil !
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