Élisabeth Borne vient de décider qu’il n’y aurait pas de limitation de vitesse à 110 km/h sur l’autoroute, alors que la mesure faisait partie du plan de sobriété présenté il y a un mois par le gouvernement et qu’elle permettrait une diminution de 20% d’émissions de CO2 et une diminution de -25% de consommation de carburant par trajet. Pour justifier cette décision elle a dit préférer une approche pédagogique qui ferait appel à l’intelligence des Français.
En quoi je lui souhaite bon courage ! Je pense aussi à Ségolène Royal qui voulait une écologie « non punitive ». Mais c’est du pur angélisme. Il y a des êtres qui ne comprennent pour se restreindre et freiner que la punition dont on les menace. L’ignorer est aveuglement. Et dire que la pédagogie elle-même se passe de sanction est un leurre. En tant qu’ancien professeur, je peux l’attester.
En fait, la décision de la Première ministre me semble dictée par la peur des conséquences : on se souvient de la révolte des Bonnets rouges en Bretagne, de celle aussi des Gilets jaunes sur les ronds-points. En quoi il y a évidemment lâcheté. Or gouverner, selon le mot de Mendès-France, c’est choisir. Que préfère-t-on alors ? Une infime restriction au déplacement des automobilistes, ou une mesure qui de toute évidence va hâter la catastrophe qui nous attend : la non-habitabilité de notre planète ?
J’ai déjà signalé (Golias Hebdo, 08/09/2022) le refus gouvernemental de restreindre les déplacements des jets privés. En quoi il a donné des gages aux super-riches. Maintenant il a peur du lobby automobile. En quoi il fait peur à son tour à quiconque réfléchit un peu. Car comment maintenir une confiance à qui prend des décisions au mépris de toute raison ?
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