Elle est fondée sur l’enseignement de Jésus, qui était juif. Donc son lien avec le judaïsme est avéré. Mais malgré ce qu’on croit souvent, le christianisme n’est pas une dissidence du judaïsme tel que nous le connaissons aujourd’hui. Après la mort de Jésus, certains de ses disciples ont formé un groupe, appelé judéo-chrétiens, ou chrétiens judaïsants, et ils se sont considérés eux-mêmes comme juifs. Ils se sont regroupés par exemple autour de Jacques, le « frère du Seigneur ». Mais ceux qui ont refusé le message réformateur du Maître se sont repliés sur l’étude du Livre (le Temple ayant été détruit), et ont « fondé » le judaïsme rabbinique, selon les options des Pharisiens (d’autres mouvements juifs antérieurs, comme celui des Sadducéens, avaient disparu). C’est de ce judaïsme pharisien que viennent les juifs d’aujourd’hui. Les querelles entre les deux courants se voient déjà dans les évangiles, dont maints passages montrent beaucoup d’hostilité contre les pharisiens ou les « juifs ». Je n’entre pas dans la question de savoir : « Qui a commencé ? ». Les chrétiens judaïsants ont-ils été exclus de la synagogue malgré eux, ou en sont-ils sortis volontairement ? C’est à l’historien de trancher.
Il suit de là que le christianisme est apparu concomitamment à ce qui devait devenir le judaïsme actuel. Donc il est faux de dire que ce dernier lui est antérieur. Bien sûr, il l’a précédé en quelque sorte dans l’histoire, puisqu’il s’enracinait dans un Livre pratiqué depuis des siècles. Mais sa séparation avec ce qui devait devenir une nouvelle religion ne fait pas de lui une religion-mère, et de la seconde une religion-fille. Mieux vaut les voir comme deux sœurs, une sœur aînée, du fait de sa familiarité ancienne avec le Livre, et une sœur cadette, une puînée certes, mais de même lignée.
A suivre...
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