C’est une erreur dans un programme informatique. Les conséquences peuvent en être cocasses, ou tragiques. Ou possiblement les deux à la fois, comme il vient de se voir dans une mésaventure arrivée à Facebook. Le réseau social a en effet annoncé à deux millions de membres états-uniens, dont son fondateur lui-même, qu’ils étaient morts. Lorsqu’ils se sont connectés, les internautes ont aperçu en haut de leur page une fleur et le message « En souvenir » précédant leur prénom et leur nom, qui signalent les comptes de commémoration des utilisateurs décédés, dont les proches ont fait la demande. Le réseau social a reconnu une « terrible erreur » (Source : lefigaro.fr, 12/11/206).
Cocasserie d’abord. Ce n’est pas la première fois qu’un média annonce à tort la mort de quelqu’un. Et les réactions sont parfois fort spirituelles. Ainsi un écrivain célèbre, ayant vu dans son journal l’annonce de son décès, écrivit au rédacteur en chef pour tout simplement résilier son abonnement, qui évidemment n’avait plus lieu d’être s’agissant d’une personne disparue.
Mais les conséquences de ce type de bourdes peuvent être tragiques. Imaginez la réaction de parents à l’étranger découvrant sur Facebook le profil « commémoratif » d’un proche !
On sait que l’erreur ou la méprise sur la mort de quelqu’un sont les ressorts de beaucoup de fictions tragiques. Par exemple Pyrame, cherchant Thisbé, et ne voyant à sa place que son foulard et un lion, pense qu’elle a été dévorée par ce dernier, et se tue : évidemment apparaît ensuite Thisbé, bien vivante. Pensez aussi à Roméo et Juliette : le premier se tue par désespoir, pensant la seconde morte, alors qu’il n’en est rien. La faute tragique (hamartia) vient d’une erreur d’interprétation, qui équivaut à une fausse information.
On sait aussi que des crises financières très graves peuvent venir de programmes prenant des décisions si rapides qu’ils ne peuvent être contrôlés. Aussi les fanatiques de l’informatique feraient-ils bien d’avoir plus de prudence dans leur engouement.
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