On comprend bien quelle a été sa justification aux origines de l’humanité : il s’agissait pour les premiers hommes de se nourrir, et aussi de se protéger du danger que pouvaient constituer à leur côté la présence d’animaux sauvages redoutables. Ce besoin et ce comportement sont communs d’ailleurs à tous les animaux vivants.
Mais aujourd’hui l’homme n’a plus besoin de chasser pour s’alimenter, et se protéger des animaux dangereux n’exige pas de les tuer. Pourquoi donc la chasse perdure-t-elle ? Les chasseurs nous disent que grâce à leurs « prélèvements » (doux euphémisme) la faune peut s’équilibrer et sa surpopulation être évitée. Mais tous les zoologistes s’accordent à dire qu’en matière de faune sauvage le danger n’est pas la surpopulation, mais bel et bien l’extinction. Force est donc de conclure que le moteur majeur de la chasse est l’amusement de ceux qui s’y livrent.
Le président états-unien qui n’en est pas à sa première incartade (voir mon billet Indécence, dans le n°478 de Golias Hebdo) a décidé de revenir sur les réglementations de son prédécesseur, et d’aider les chasseurs à tuer dans les seize zones protégées d’Alaska. Les premières victimes seront les ours. Il sera bientôt possible de les appâter avec du bacon ou des donuts. On pourra aussi utiliser des lampes pour traquer les oursons jusque dans leur tanière. La chasse à l’ours aérienne avait déjà été réautorisée l’an dernier. Les loups et les coyotes, eux, pourront être abattus, ainsi que leurs petits, pendant les mises bas : donc à peine nés, déjà tués. Les chasseurs pourront aussi s’attaquer aux caribous depuis leurs bateaux à moteur et même en tuer un pendant qu’ils nagent, ce qui ne leur laisse aucune chance de fuir et d’échapper à la mort. (Source : Francetvinfo.fr, 24/05/2018)
C’est une vision de cauchemar, un vrai signe de folie sanguinaire. Normalement, un chef d’état devrait être responsable dans ses décisions, et si ce n’est pas le cas, être désavoué par son peuple. Mais ce risque ici n’existe pas, car c’est pour son irresponsabilité même que ce président a été élu.
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