Le lundi 29 juillet dernier, nous avons appris que toutes les ressources renouvelables de la planète ont été épuisées, ce qui signifie que pour atteindre la fin de cette année nous devrons puiser sur les ressources non renouvelables, comme les énergies fossiles, etc. – dont la quantité est évidemment limitée. Les spécialistes notent que ce « jour de dépassement » arrive chaque année un peu plus tôt, ce qui évidemment doit faire beaucoup réfléchir.
À l’évidence, si nous continuons sur cette voie, et pour maintenir le ratio entre les ressources durablement disponibles et la consommation que nous en faisons, quasiment deux planètes désormais nous sont nécessaires pour nous accueillir convenablement. Et même, si tout le monde suivait le train de vie de la population états-unienne (dont on nous dit qu’il n’est pas négociable !), ce sont trois planètes qu’il nous faudrait.
À côté de cela, j’entends nos économistes se plaindre encore de ce que notre croissance est faible, et que la consommation reste atone. Ils voudraient que ces paramètres repartent à la hausse, et si on leur parle aujourd’hui de décroissance nécessaire et de « déconsommation » louable, ils agitent aussitôt le spectre du chômage. Mais enfin, comme le sabbat de l’Évangile, il faut leur dire que l’économie est faite pour l’homme, et non pas l’homme pour l’économie. Et puis nombreux sont les métiers bien utiles aujourd’hui et qui n’ont pas pour but la production de biens matériels. Par exemple ceux qui s’occupent d’isoler les maisons, ou bien d’assister les personnes âgées, etc.
De toute façon, nous sommes bien loin de l’injonction biblique initiale : « Emplissez la terre et soumettez-la. » (Genèse 1/28) Qui oserait encore la reprendre ? Car bientôt il n’y aura plus de place pour tout le monde, et plus rien à soumettre. Natalisme et activisme prométhéen doivent céder la place devant la lucidité.
Mais beaucoup aujourd’hui préfèrent s’aveugler et « faire l’autruche ». On veut aller sur Mars, où on ne voit pas ce qu’il y a à y faire, alors que tout l’argent qui y est consacré pourrait servir à essayer de réparer notre terre. En fait, nous vivons une apocalypse joyeuse, comme l’orchestre qui jouait sur le pont du Titanic en plein naufrage. Je songe à ce que dit Pascal dans ses Pensées : « Nous courons sans souci dans le précipice, après que nous avons mis quelque chose devant nous pour nous empêcher de le voir. »

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