Selon une étude britannique publiée par le Center for Economic Policy Research et le World Economic Forum, les pays dirigés par des femmes présentent des résultats « systématiquement et significativement meilleurs » concernant la gestion de la crise du Covid-19.
Selon l’étude, ce serait dû aux « attitudes face au risque et à l'incertitude » différentes entre les hommes et les femmes. La comparaison est parlante par exemple entre la conduite de chancelière allemande d’un côté, et de l’autre celle des présidents états-unien et brésilien, et du Premier ministre britannique au début de la crise.
Il semble que, donnant la vie, la femme lui accorde plus d’importance. Qu’elle soit naturellement vouée au care, au soin, à l’attention portée aux autres sur fond d’empathie est sans doute anthropologiquement juste. Je sais bien qu’on peut tirer de cela des conclusions l’assignant définitivement dans ce rôle et donc l’infériorisant socialement par rapport à son partenaire masculin. Mais cela ne vaut que dans le cadre d’une société patriarcale, dirigée par des hommes. Les valeurs spécifiquement féminines règnent au contraire des les sociétés matriarcales, et ont besoin aujourd’hui, à mon avis, d’être défendues.
Malheureusement le discours féministe actuel chez nous veut souvent proposer aux femmes des valeurs et conduites masculines. Je ne crois pas que ce soit une bonne voie. Je pense par exemple à la théorie du genre, qui refuse au nom d’une indistinction initiale radicale d’essentialiser le féminin comme le fait le début de cet article. À mon avis une formule comme celle de Simone de Beauvoir « On ne naît pas femme, on le devient » ne vaut que comme critique de la société patriarcale, qui construit le féminin de façon à le dominer. Pour le fond, il me semble impossible de nier qu’il existe des valeurs spécifiquement féminines, dont l’empathie susmentionnée, que les hommes aussi devraient s’efforcer de développer en eux-mêmes.
Par parenthèse aussi on peut comprendre pourquoi l’Église refuse d’ordonner prêtres les femmes. Tant que le prêtre restera un sacrificateur, qui offre une victime (hostia) sur l’autel de l’immolation (altare), il ne peut être qu’un homme. Ce n’est pas là le rôle d’une femme, dont la nature est de manifester de l’empathie pour la victime, et non pas d’en célébrer l’offrande. Cela reste valable, bien sûr, à moins que le statut du prêtre soit changé...

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