Notre président vient de donner son avis au journal Elle sur le port à l’école par les filles, du crop top, ou tee-shirt coupé dévoilant le nombril : « À l’école, je suis plutôt ‘tenue décente exigée’, aussi bien pour les filles que pour les garçons. Tout ce qui vous renvoie à une identité, une volonté de choquer ou d’exister n’a pas sa place à l’école. On peut tenir compte de la part de fantaisie d’un ado et tenir bon sur certains principes. » Mais aussitôt Jean-Luc Mélenchon lui a répondu en direct de l’Assemblée nationale, face à la presse : « Je n’avais pas compris qu’il faisait partie des attributions du président de la République ni de ses pouvoirs de déterminer la longueur des tee-shirts des jeunes filles. » Et il s’est inquiété des dérives possibles dans la société : « On se dirigerait progressivement vers une police du vêtement ; les uns ne supportant pas les foulards et les voiles, les autres la longueur des tee-shirts. » (Source : lci.fr, 02/07/2021)
Je suis tout à fait de l’avis du président, et je trouve tout à fait démagogique la position du chef du groupe LFI à l’Assemblée.
En effet l’École à mon avis doit être sanctuarisée, mise à l’écart de la vie ordinaire. Il n’y doit pas être question d’autre chose que de l’acquisition de savoirs, et aucune place n’y doit être faite à autre chose, comme la coquetterie, la provocation de l’autre. Le crop top peut exciter la testostérone des garçons, et les détourner de ce pourquoi ils sont à l’école. À cet égard le port de la blouse ou d’un uniforme quelconque, fâcheusement abandonnés à mon avis, serait un progrès, gommant par son abstraction même les caractéristiques et assignations individuelles.
On entend à ce propos des opinions délirantes. Telle celle d’Élisabeth Moreno, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes « En France, chacun est libre de s’habiller comme il le veut. » Ou de Marlène Schiappa, sa prédécesseure devenue ministre déléguée à la Citoyenneté : « Les jeunes filles qui portent jupes décolletés, crop top ou maquillage affirment leur liberté face aux jugements et actes sexistes. » (même source). Pour répondre à la première, je ne peux en France m’habiller en tenue de plage par exemple pour marcher dans la rue. Et pour la seconde, je ne vois pas en quoi provoquer un agresseur potentiel est affirmer sa liberté. Bien plutôt c’est aller au devant de l’agression. – Toutes ces opinions sont irresponsables.
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Ce texte doit paraître dans le journal Golias Hebdo. Il figurera dans une collection à laquelle appartient l'ouvrage suivant, premier tome, dont on peut feuilleter le début (Lire un extrait), et qu'on peut acheter sur le site de l'éditeur (Vers la librairie BoD). Le livre est aussi disponible sur commande en librairie, ou sur les sites de vente en ligne.

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Les textes composant cet ouvrage sont tous parus, sous leur forme initiale, dans un journal hebdomadaire. Souvent inspirés par l'actualité, ce qui les rend plus vivants, ils ont cependant un contenu intemporel, et se prêtent toujours à une réflexion philosophique. Ils peuvent servir de points de départ pour la réflexion individuelle du lecteur, mais aussi ils peuvent alimenter des débats thématiques collectifs (cours scolaires, cafés-philo, réunions de réflexion...).
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