Chez l’homme, il est très différent du besoin. Il lui ajoute l’attente, le rêve, l’imagination. Ainsi le pain chaud que je ramène de la boulangerie, il ne se contente pas d’assouvir ma faim : le touchant ou le humant, je peux rêver sur la chaleur, le foyer, etc. Il y a là tout un imaginaire, qu’il n’y plus dans le pain du supermarché, enveloppé de plastique. Et de même que manger n’est pas seulement s’alimenter, de même l’amour n’est pas simplement la sexualité. Ce n’est pas la même chose de faire l’amour dans une voiture, et dans une prairie émaillée de fleurs : dans ce dernier cas la pulsion s’élargit à tout un ensemble ou un contexte, qui l’enrichit. Amputer le désir de tout son cortège de rêves, c’est mutiler l’homme tout entier, le ramener à ce que Marcuse appelait l’unidimensionnalité ...
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