Il semble aujourd’hui que le langage s’adoucisse à proportion que la dureté de la vie augmente. La pratique de l’euphémisme se généralise, comme si on changeait quoi que ce soit aux réalités en changeant la façon de les nommer.
La liste de ces impostures langagières, qui sont marques évidentes d’aveuglement, est infinie. Ainsi un chômeur devient un demandeur d’emploi ; un pauvre, un économiquement faible ; un aveugle, un non voyant ; un dément, une personne désorientée ; un vieillard, une personne âgée ; la simple publicité ou la réclame, la communication ; un avortement, une interruption volontaire de grossesse, etc. La périphrase sert à voiler les choses, à dire autour d’elles, comme le dit son étymologie. C’est un manteau hypocrite qui couvre le réel dans sa nudité, ou un regard oblique ou biaisé, qui empêche de le voir frontalement ...
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