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8 octobre 2016 6 08 /10 /octobre /2016 01:01

Le cycle de mes émissions cette année à FM Plus Montpellier est consacré à une reprise remaniée et enrichie de mon livre Comprendre la culture générale, paru chez Ellipses en 1991, toujours disponible en version papier, mais dont une version électronique sortira bientôt dans sa nouvelle présentation, remise à jour et plus développée.

 

Voici la deuxième de ces émissions (durée : 24' 42") :

Les mots de la culture : Définitions (2)

Les Mots de la culture : Définitions (1)

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7 octobre 2016 5 07 /10 /octobre /2016 01:15

Tout ce que j’entends dire à son propos sur les médias me fait bondir. Les commentaires y sont démagogiques et aveuglés. Or qui ne voit que le niveau des connaissances élémentaires exigibles d’un élève ne cesse de s’abaisser depuis des décennies ? Pour le triptyque de base, lire, écrire, et compter, qui osera dire qu’un bachelier actuel est moins performant qu’un titulaire du feu certificat d’études primaires ? J’accorde qu’on a peut-être moins besoin qu’autrefois de savoir par cœur ses tables de multiplication, à l’heure des calculettes. Cependant il importe toujours non seulement de savoir raisonner, mais de comprendre l’énoncé même d’un problème. Or de l’aveu même des professeurs de mathématiques cette compréhension minimale de l’écrit n’est pas assurée.

 

La base de l’enseignement est de faire que l’élève comprenne et manie correctement la langue qu’il parle. Et c’est ce qu’il ne garantit plus aujourd’hui. On s’éparpille, on multiplie ici les activités d’éveil, là les sorties scolaires, etc. On veut faire de l’école un lieu de vie, d’épanouissement, et on oublie sa raison d’être fondamentale : la transmission d’un savoir. Que son acquisition soit difficile, je ne le nie pas. Mais faut-il pour cette raison brader la mission essentielle, au prétexte de sa difficulté ?

 

L’« élitisme républicain » de naguère est bien oublié, et le mot de « sélection » révulse. Au nom de je ne sais quel angélisme on veut supprimer l’idée de compétition : on oublie que, bien comprise, elle s’exerce plus avec soi-même qu’avec les autres. On prétend que la note stigmatise la personne entière, alors qu’elle ne sanctionne qu’un résultat ponctuel et toujours perfectible. Et surtout on veut maintenir le plus longtemps possible le plus possible d’élèves dans des études abstraites, dont certains n’ont que faire. En quoi on les trompe et dessert pour l’avenir. Qui ne connaît tel plombier, par exemple, qui gagne plus que tel médecin ?

 

Pauvres nouvelles générations : vous attirez les démagogues comme le miel attire les mouches !

 

D.R.

D.R.

...

 

Voir aussi : 

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7 octobre 2016 5 07 /10 /octobre /2016 01:04

Il est une chanson, tellement triviale et inepte qu’on ne peut guère la citer dans un travail qui a quelques prétentions au sérieux, mais qui traduit fort bien, en style de vaudevilliste, l’esthétique des gens qui ne pensent pas. La nature embellit la beauté ! Il est présumable que le poète, s’il avait pu parler en français, aurait dit : La simplicité embellit la beauté ! ce qui équivaut à cette vérité, d’un genre tout à fait inattendu : Le rien embellit ce qui est.

 

La plupart des erreurs relatives au beau naissent de la fausse conception du dix-huitième siècle relative à la morale. La nature fut prise dans ce temps-là comme base, source et type de tout bien et de tout beau possibles. La négation du péché originel ne fut pas pour peu de chose dans l’aveuglement général de cette époque. Si toutefois nous consentons à en référer simplement au fait visible ; à l’expérience de tous les âges et à la Gazette des Tribunaux, nous verrons que la nature n’enseigne rien, ou presque rien, c’est-à-dire qu’elle contraint l’homme à dormir, à boire, à manger, et à se garantir, tant bien que mal, contre les hostilités de l’atmosphère. C’est elle aussi qui pousse l’homme à tuer son semblable, à le manger, à le séquestrer, à le torturer ; car, sitôt que nous sortons de l’ordre des nécessités et des besoins pour entrer dans celui du luxe et des plaisirs, nous voyons que la nature ne peut conseiller que le crime. C’est cette infaillible nature qui a créé le parricide et l’anthropophagie, et mille autres abominations que la pudeur et la délicatesse nous empêchent de nommer. C’est la philosophie (je parle de la bonne), c’est la religion qui nous ordonne de nourrir des parents pauvres et infirmes. La nature (qui n’est pas autre chose que la voix de notre intérêt) nous commande de les assommer. Passez en revue, analysez tout ce qui est naturel, toutes les actions et les désirs du pur homme naturel, vous ne trouverez rien que d’affreux. Tout ce qui est beau et noble est le résultat de la raison et du calcul. Le crime, dont l’animal humain a puisé le goût dans le ventre de sa mère, est originellement naturel. La vertu, au contraire, est artificielle, surnaturelle, puisqu’il a fallu, dans tous les temps et chez toutes les nations, des dieux et des prophètes pour l’enseigner à l’humanité animalisée, et que l’homme, seul, eût été impuissant à la découvrir. Le mal se fait sans effort, naturellement, par fatalité ; le bien est toujours le produit d’un art. Tout ce que je dis de la nature comme mauvaise conseillère en matière de morale, et de la raison comme véritable rédemptrice et réformatrice, peut être transporté dans l’ordre du beau. Je suis ainsi conduit à regarder la parure comme un des signes de la noblesse primitive de l’âme humaine. Les races que notre civilisation, confuse et pervertie, traite volontiers de sauvages, avec un orgueil et une fatuité tout à fait risibles, comprennent, aussi bien que l’enfant, la haute spiritualité de la toilette. Le sauvage et le baby témoignent, par leur aspiration naïve vers le brillant, vers les plumages bariolés, les étoffes chatoyantes, vers la majesté superlative des formes artificielles, de leur dégoût pour le réel, et prouvent ainsi, à leur insu, l’immatérialité de leur âme. Malheur à celui qui, comme Louis XV (qui fut non le produit d’une vraie civilisation, mais d’une récurrence de barbarie) pousse la dépravation jusqu’à ne plus goûter que la simple nature !... 

 

(Baudelaire, Le Peintre de la vie moderne, 1863)

 

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  • Agrégé de lettres, professeur honoraire en khâgne et hypokhâgne, écrivain, photographe, vidéaste, chroniqueur et conférencier (sujets : littérature et poésie, stylistique du texte et de l'image, culture générale et spiritualité).
  • Agrégé de lettres, professeur honoraire en khâgne et hypokhâgne, écrivain, photographe, vidéaste, chroniqueur et conférencier (sujets : littérature et poésie, stylistique du texte et de l'image, culture générale et spiritualité).

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