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19 septembre 2021 7 19 /09 /septembre /2021 01:01

E

n tout, comme dit le proverbe, il est un défaut. On le voit bien, par exemple, dans les précautions frisant la paranoïa que prennent les professeurs des écoles, pour se prémunir des accusations de pédophilie.

 

« Les plus petits, dit l’un d’eux, veulent toujours nous faire des bisous le matin. J’esquive en leur apprenant à dire bonjour comme des grands. »

 

Tel autre laisse exprès la porte ouverte de sa classe, de façon à pouvoir être vu de tous, s’il lui arrive d’avoir à parler en tête-à-tête avec un élève.

 

Finalement, dit un directeur d’école, « dans ce climat de suspicion générale, il faut bien qu’on se protège. Heureusement, nous pouvons compter sur le personnel féminin. Quand un gamin se fait un bobo dans la cour et qu’il faut lui baisser le pantalon pour lui mettre un pansement, on envoie une femme. » (Source : 20 minutes, 4/5/2015, p.6)

 

Cette dernière remarque est bizarre, car il y a bien des cas, auxquels on ne pense jamais, de pédophilie féminine. Mais quoi qu’il en soit, on voit à quels excès mène un principe de précaution mal négocié.

 

On sait pourtant que le mieux est l’ennemi du bien. De la même façon un proverbe latin dit que la pire corruption est celle du meilleur – Corrup­tio optimi pessima. Ainsi la judiciarisation généralisée des comportements, qui nous vient des États-Unis d’Amérique, mène à une absurde paralysie. Il faudra bientôt raser les murs en ville, et baisser les yeux quand on croise une femme, pour ne pas être accusé de harcèlement sexuel. Ou bien ne pas prendre un ascenseur seul avec elle. Ou encore se garder de caresser la tête d’un enfant dans un jardin public, de peur d’être accusé de pédophilie. Cela passe toute mesure.

 

Par un étrange paradoxe, plus on parlera des affaires de pédophilie, plus on en signalera, avec évidemment le risque d’une fausse accusation. Car on sait aussi que certains enfants sont fabulateurs, et répètent ce qu’ils entendent dire autour d’eux. Le film d’André Cayatte Les Risques du métier, sorti en 1967, montre un instituteur broyé par les accusations mensongères de ses élèves. La bonne foi des enfants n’est pas en question. Mais que pèse la réalité des faits à côté d’une rumeur collective ?

 

[v. Harcèlement]

 

28 mai 2015

D.R.

***

 

Ce texte est extrait du livre suivant, dont on peut feuilleter le début (Lire un extrait), et qu'on peut acheter sur le site de l'éditeur (Vers la librairie BoD) :

 

 

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18 septembre 2021 6 18 /09 /septembre /2021 13:35

Voici, mise sur mon blog artistique, une fiction biblique sur un passage de la Deuxième Épître aux Corinthiens. Cette fiction expose librement un point de vue particulier. Elle n'a pas d'autre ambition :

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17 septembre 2021 5 17 /09 /septembre /2021 01:01

Il m’est venu la curiosité de relire la Seconde Épître aux Corinthiens, et un passage m’a fait sursauter : « Nous faisons captive toute pensée pour l’amener à obéir au Christ. » (10/5) Voilà, me suis-je dit, la marque d’un esprit totalitaire, qui veut asservir en l’homme ce qu’il a de plus intime et de plus précieux, cela même qui le constitue en tant qu’homme, sa pensée, si faible soit-il par ailleurs (« roseau pensant », disait Pascal).

 

Dans 1984 d’Orwell on voit la même orientation, qui aboutit à la création d’une police de la pensée. Les esclaves de Big Brother, sous peine de punition, doivent se censurer eux-mêmes, pratiquer la restriction mentale, y voir un mérite, et ainsi adhérer à la falsification du vocabulaire qui est devenue la norme.

 

Il me souvient d’un passage du catéchisme pénitentiel de mon enfance. On devait s’accuser d’avoir péché « en pensée, en parole, par action, et par omission ». Cette formulation (est-elle encore en vigueur ?) m’avait traumatisé, et sans doute n’étais-je pas le seul. À la rigueur, je pouvais comprendre les trois derniers mots, car parole, action, et omission pour une part, dépendent bien de nous, mais en aucun cas le premier. Nous ne sommes pas libres en effet de nos pensées : elles viennent en nous, sans nous, et souvent malgré nous. Comment peut-on en être responsable ? On ne l’est d’une chose, comme aussi coupable, que si on est libre de l’accomplir ou non.

 

Si l’on veut amener quelqu’un à ce qu’on pense soi-même, il faut situer le débat dans un dialogue libre, argumenter de pensée à pensée, et non pas d’emblée « faire captive » la pensée de l’autre. Or le propos de Paul n’est pas d’échanger d’abord avec lui, mais immédiatement de l’« amener » à celui qu’il prêche après l’avoir construit (« Christ » en l’occurrence).

 

On dira que le texte de l’Apôtre doit être contextualisé par les nécessités ou il était de convertir les gens. Mais je viens de voir ce texte encore repris tel quel, sans contexte historique, dans un journal évangélique. Preuve que l’orientation qu’il défend est encore actuelle pour ceux qui se sentent en mission.

 

Au reste, que se passera-t-il pour ceux qui ne voudront pas obéir ? Simplement la punition, comme dit la suite du texte susdit : « Et nous nous tenons prêts à punir toute désobéissance dès que votre obéissance sera totale. » (10/6) La menace affleure, et il n’est pas seulement question ici que de mots...

 

D.R.

 

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Ce texte paraîtra d'abord dans le journal Golias Hebdo, puis sera publié en volume. D'autres textes comparables figurent dans l'ouvrage suivant, premier tome d'une collection, dont on peut feuilleter le début (Lire un extrait), et qu'on peut acheter sur le site de l'éditeur (Vers la librairie BoD). Le livre est aussi disponible sur commande en librairie, ou sur les sites de vente en ligne.

Petite philosophie de l'actualité
Théron, Michel
15,00Livre papier
Lire un extrait

DESCRIPTION

Les textes composant cet ouvrage sont tous parus, sous leur forme initiale, dans un journal hebdomadaire. Souvent inspirés par l'actualité, ce qui les rend plus vivants, ils ont cependant un contenu intemporel, et se prêtent toujours à une réflexion philosophique. Ils peuvent servir de points de départ pour la réflexion individuelle du lecteur, mais aussi ils peuvent alimenter des débats thématiques collectifs (cours scolaires, cafés-philo, réunions de réflexion...).

Pour voir l'ensemble des volumes parus dans cette collection, cliquer ici.

 

 

 

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Enfin n'hésitez pas à visiter mon blog artistique, pour voir des photos, des vidéos, des textes littéraires et poétiques :

 

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  • Agrégé de lettres, professeur honoraire en khâgne et hypokhâgne, écrivain, photographe, vidéaste, chroniqueur et conférencier (sujets : littérature et poésie, stylistique du texte et de l'image, culture générale et spiritualité).
  • Agrégé de lettres, professeur honoraire en khâgne et hypokhâgne, écrivain, photographe, vidéaste, chroniqueur et conférencier (sujets : littérature et poésie, stylistique du texte et de l'image, culture générale et spiritualité).

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