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20 juin 2023 2 20 /06 /juin /2023 16:10

Je vous annonce la parution, chez BoD, de mon denier livre Humour et sourire. En voici la présentation en quatrième de couverure :

 

Pour plus de renseignements sur cet ouvrage, cliquer sur l'image ci-dessous :

D.R.

 

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16 juin 2023 5 16 /06 /juin /2023 01:00

Un ancien article, mais encore actuel :

 

J’

 

ai vu sur la Cinq, pendant la soirée du 3 février dernier, l’excellente émission Engrenage : les jeunes face à l’islam radical.

 

À cette occasion, un très sympathique imam strasbourgeois a dit des choses très justes, par exemple que proposer sur le Net de vouloir « épou­ser » des jeunes filles de 14 ans revenait en fait, purement et simplement, à vouloir les violer. Et surtout, il a donné une définition à mon avis très intéressante du jihad, ou combat dans la religion islamique. Pour lui, comme aussi pour d’autres théologiens musulmans, ce combat doit être intérieur à l’âme de chaque croyant, qui doit lutter contre ses mauvais penchants, contre le mal en lui. En aucun cas ce ne devrait être un combat extérieur, une lutte faite par les armes contre les non-croyants.

 

J’ai toujours pensé qu’il y a un grand avantage à intérioriser le fait religieux, la relation à Dieu par exemple dans le cas des religions abrahamiques.

 

Si l’on voit la religion comme un pacte conclu avec un Dieu extérieur, auquel on est relié (religio renvoyant à religare) grâce à une alliance (adligatio, de même racine), on comprend le pacte comme un échange réciproque, ou comme on dit en droit synallagmatique : c’est un do ut des, un « je te donne pour que tu me donnes ». J’échange mon obéissance contre une récompense espérée (comme le Paradis), et inversement si j’enfreins le contrat, ce Dieu transcendant est fondé à me punir (par exemple en m’envoyant en Enfer).

 

C’est une religion de la carotte et du bâton, basée sur un calcul d’épicerie, dont beaucoup encore chez nous-mêmes ne sont pas sortis. Dès lors, pour s’attirer les bonnes grâces de Dieu et obtenir la gratification corrélative, on peut aller défendre sa cause manu militari. « Que répondre, disait Voltaire, à celui qui s’imagine gagner le ciel en vous égorgeant ? »

 

Mais si au contraire on voit Dieu non comme un être extérieur et tout-puissant, mais comme une voix purement intérieure avec laquelle nous pouvons dialoguer, alors tout ce que je viens de dire disparaît. Il s’agit désormais, par un accueil scrupuleux de cette voix, et une relecture profonde de soi (relegere), de nous réunir à ce que nous avons de plus intime. Cette deuxième étymologie possible du mot latin religio (religio se rattachant à relegere) est attestée par le grand Cicéron, ce qui n’est pas rien.

 

Cela ne vaut-il pas  mieux en tout cas que le combat extérieur pour imposer ses convictions aux autres, y compris en les tuant ?[1]

 

Article paru dans Golias Hebdo, 12 février 2015

 

D.R.

 

 

[1] Pour approfondir cette question on peut voir mes ouvrages La Source intérieure, BoD, 2018, avec préface d'André Gounelle ; et Peur de son ombre – La lumière est en nous, BoD, 2019 :

 

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14 juin 2023 3 14 /06 /juin /2023 01:00

Un ancien article, mais qui malheureusement promet d'être encore très actuel :

 

D

imanche 16 août, le thermomètre a atteint la température de 54,4°C aux États-Unis, dans le lieu nommé Furnace Creek (Ravin de la Fournaise), au cœur de la Vallée de la Mort. C’est la température la plus chaude relevée sur Terre depuis 1931.

 

Par association verbale, j’ai pensé aussitôt au verset 4 du Psaume 23, où le roi David dit en s’adres­­sant à Dieu : « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal car tu es avec moi. » Ce passage, qu’on cite souvent, m’a toujours impressionné par sa formulation (« la vallée de l’ombre de la mort »).

 

Comme aux États-Unis en ce moment, il y a aussi des canicules inhospitalières dans nos vies, où nous sommes abandonnés, brûlés comme dans une fournaise, désertés de l’amour par exemple et de toute tendresse : atmosphère sans vapeur d’eau. À nous donc, selon ce passage biblique, d’y faire face, pensant que nous n’y sommes pas seuls, que quelqu’un marche à nos côtés : une parole est là qui nous le signifie.

 

Mais quel crédit lui faire ? Il dépend de nous. On peut penser qu’elle est ici performative, autoréalisatrice. Qu’il suffit de l’écouter ou de la lire pour qu’elle fasse advenir ce qu’elle énonce, de façon thaumaturgique, comme par exemple celle que le centurion de l’Évangile demande à Jésus de prononcer pour opérer une guérison : « Parle par ta parole et mon enfant sera guéri. » (Matthieu 8/8)

 

Mais il faut y croire pour qu’elle agisse et réconforte. Elle n’a de force que par la confiance qu’on lui donne. Son pouvoir, comme d’ailleurs tout pouvoir et en tout domaine, dérive d’une foi, d’une créance accordée. On ne vit qu’à crédit. L’attitude symbolo-fidéiste en religion résume cela : existe ce à quoi on croit.

 

« Je ne crains aucun mal car tu es avec moi »... Le croyant pense ici à une effective présence extérieure qui garantit sa foi. L’athée parlera ici d’autosuggestion, ou de « méthode Coué ». Mais l’agnostique, ou le croyant qui doute, pensera à une foi ou une confiance nécessaire mais toujours menacée : « Seigneur j’ai foi, viens au secours de mon manque de foi ! » (Marc 9/24)

 

Fragile est donc le secours, et précaire, c’est-à-dire obtenu par prière (latin precari, prier). On n’en est jamais sûr. Si l’on espère en lui, il ne dépend que du crédit que nous lui accordons, d’une confiance dans nos propres formulations, comme dit le mot Amen ! en hébreu. Si le secours divin n’est que « la récompense de ceux qui le cherchent » (Hébreux 11/6), puissions-nous, si nous en avons besoin, traverser avec lui la vallée de la mort et les canicules de la vie !

 

Article paru dans Golias Hebdo, 3 septembre 2020

 

D.R.

 

***

 

Ce texte est extrait d'un des deux tomes de mon ouvrage Chroniques religieuses. Pour plus de détails sur ces deux livres, cliquer: ici.

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  • Agrégé de lettres, professeur honoraire en khâgne et hypokhâgne, écrivain, photographe, vidéaste, chroniqueur et conférencier (sujets : littérature et poésie, stylistique du texte et de l'image, culture générale et spiritualité).
  • Agrégé de lettres, professeur honoraire en khâgne et hypokhâgne, écrivain, photographe, vidéaste, chroniqueur et conférencier (sujets : littérature et poésie, stylistique du texte et de l'image, culture générale et spiritualité).

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