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6 janvier 2018 6 06 /01 /janvier /2018 02:01

L’Église suédoise, évangélique luthérienne et dont l’Archevêque est une femme, va encourager prêtres et fidèles à proscrire les termes genrés pour désigner Dieu. Ainsi il ne faudra pas employer des termes comme « Le Seigneur », ou « Il » pour leur préférer le mot « Dieu » (neutre en suédois), moins spécifique. (Source : courrierinternational.com, 24/11/2017)

 

Cela ne m’étonne pas de la part de la Suède, où à la suite d’un lobby féministe influent on veut tout « neutraliser » : ainsi les parents sont-ils invités à choisir n’importe quel prénom pour leur enfant, sans tenir compte de son sexe : par exemple on pourrait appeler une fille Jack, et un garçon Lisa, etc. (voir mon billet Totalitarisme dans le n°324 de Golias Hebdo).

 

L’argumentaire de l’Archevêque tient dans sa déclaration : « Théologiquement, nous savons que Dieu est au-delà de nos déterminations de genre, car Dieu n’est pas humain. » Il est vrai que parfois on désigne Dieu comme le « Tout autre », comme dans la théologie négative ou apophatique, selon laquelle on ne peut dire de Dieu que ce qu’il n’est pas. Mais alors il faudrait le désigner par une écriture inclusive « le.la Tout autre », avec tous les problèmes que j’ai déjà soulignés (Voir Inclusion, Golias Hebdo, n°452).

 

Mais plus profondément l’argument théologique ne tient pas, ou plus précisément il ne vaut que pour un juif ou un musulman, pour qui « Dieu n’est pas humain », car il ne s’est pas incarné. Au contraire, depuis le concile de Nicée, le christianisme affirme que Dieu s’est incarné dans la figure du Christ, dont on ne peut nier qu’il fut un homme, au sens masculin du terme. L’Église suédoise risque donc de se séparer des églises chrétiennes nicéennes, majoritaires, et de passer à leurs yeux pour hérétique.

 

Pour la consoler, disons-lui que l’Esprit, la troisième figure de la Trinité, est féminin en hébreu : Ruah. Cela introduit une composante féminine dans la conception chrétienne de Dieu. Je ne sais si cela suffira. En tout cas, si on s’est gaussé autrefois des disputes byzantines, on voit qu’elles ne sont pas terminées.

 

Woman Photograph - Christ-femme by Ramon Martinez (D.R.)

 

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26 décembre 2017 2 26 /12 /décembre /2017 17:59

Vol

J’aime bien le double sens de ce mot : se déplacer dans les airs et dérober. Ces deux sens viennent d’être cumulés par notre Premier ministre, pour son voyage en Nouvelle-Calédonie. L’AFP a révélé qu’il a pris un vol privé loué à une compagnie étrangère entre Tokyo et Paris, alors même qu’un avion de la République, géré par l’armée de l’air, faisait le même trajet en parallèle et quasiment en même temps. Coût de ce trajet pour le chef du gouvernement et la délégation ministérielle : 350 000 euros (Source : Libération.fr, 20/12/2017).

 

Il a donc à la fois volé dans les airs, et volé le contribuable. Quant à ses explications, elles ont été on ne peut plus embarrassées. Il a prétendu qu’il devait être rentré en France avant que le Président ne s’envole pour l’Algérie, et qu’il ne fallait pas que les deux têtes de l’exécutif soient absentes du territoire national au même moment. Mais à qui fera-t-on croire que le déplacement présidentiel n’était pas préparé de longue date, et que le Premier ministre n’aurait pas pu le prévoir et programmer son retour en conséquence ? Finalement Matignon a admis que la vraie raison du coûteux changement d’avion sur l’aéroport de Tokyo était « le confort ». Mais là encore à qui fera-ton croire que l’installation d’un bureau voire d’une couchette dans un avion ordinaire coûte 350 000 euros ?

 

Cette somme pharaonique représente une vingtaine d’années de salaire pour un travailleur au SMIC. On imagine ce qu’il doit penser en apprenant un tel exploit. Le plus piteux dans l’affaire est l’argument avancé par Matignon selon lequel Manuel Valls a fait en 2016 un voyage analogue, qui a coûté 30% de plus. On se croirait à l’école, aux cafardages qu’on y entend : « Monsieur, c’est pas moi, c’est lui ! » Ou : « Il a fait pire ! ». Un axiome juridique dit bien pourtant que nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude !

 

Le dégoût nous prend, quand dans ce qu’on croit être une démocratie, mais qui n’est qu’une monarchie élective, on se paie toutes ses fantaisies sur deniers publics. Au lieu de servir, on se sert.

 

 

D.R.

 

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12 décembre 2017 2 12 /12 /décembre /2017 02:01

Presque un million de personnes ont assisté sur les Champs-Élysées au défilé du cercueil de Johnny Hallyday, et plus de onze millions de téléspectateurs ont suivi l’événement. On a admiré cette effervescence, dont il n’y a eu d’équivalent, a-t-on dit, que lors des obsèques nationales de Victor Hugo.

 

Au risque de choquer mes lecteurs, je dirai que cet événement m’a laissé complètement indifférent. Je n’ai jamais écouté les chansons de cet artiste, qui d’après ce que j’entends n’en a pas composé les paroles, se contenant de les interpréter. Je serais bien en peine d’en citer un seul titre, alors que je connais par cœur beaucoup de celles de Brassens, de Ferré, de Brel, etc. – sans parler de tant de poèmes de Victor Hugo, qui m’ont accompagné depuis ma jeunesse. La disproportion est accablante, entre celui qui écrit et peut faire réfléchir, et celui qui se contente de galvaniser une foule au moyen de rythmes assourdissants.

 

On nous a dit que chacun avait en soi un peu de « Johnny ». Je regrette, mais ce n’est pas mon cas. Sans doute suis-je bien minoritaire, mais peu m’importe. Je ne condamne évidemment pas ceux qui ont pleuré sur sa mort. Peut-être ont-ils pleuré sur la disparition de leur propre jeunesse, bercée par les rythmes de leur idole. Pleurer, c’est avoir aussi pitié de soi.

 

Mais je ne les convaincrai pas, en leur disant que la fortune gagnée par l’artiste en une seule soirée est une insulte à ce qu’ils gagnent par mois ou par an, si encore ils ne sont pas chômeurs. Qu’il est facile se faire passer pour « rebelle », alors qu’on a les idées d’une droite bien franche. Qu’un Président de la république, par démagogie, a été jusqu’à rendre hommage à un incivique qui fut en délicatesse avec l’administration fiscale, au mépris de ceux qui paient régulièrement leurs impôts. Qu’il est facile d’enflammer une foule et de la subjuguer par un grand théâtre qui l’empêche de penser, et que mutatis mutandis Hitler et Mussolini l’ont fait avant lui. Bref que les signes de l’émotion ne sont pas l’émotion, et que l’habit ne fait pas le moine. Tant pis !

 

D.R.

 

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  • Agrégé de lettres, professeur honoraire en khâgne et hypokhâgne, écrivain, photographe, vidéaste, chroniqueur et conférencier (sujets : littérature et poésie, stylistique du texte et de l'image, culture générale et spiritualité).
  • Agrégé de lettres, professeur honoraire en khâgne et hypokhâgne, écrivain, photographe, vidéaste, chroniqueur et conférencier (sujets : littérature et poésie, stylistique du texte et de l'image, culture générale et spiritualité).

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